logo_ebb_defTexte : Genèse 5.22-32

Dimanche dernier, nous avons compris davantage en quoi l’Église, l’Assemblée des enfants de Dieu forme le CORPS DE CHRIST. Nous savons désormais que nous sommes des membres du Corps de Jésus, comme dans un corps humain, pour jouir des privilèges (droits) liés à notre attachement au Corps, pour jouer chacun en ce qui le concerne sa fonction précise, pour refléter l’image de Christ dans ce monde, ….

 Aujourd’hui, nous parlerons d’une autre comparaison faite de l’Église, tout aussi frappante que celle du Corps de Christ. L’Église est l’Épouse de Christ. Je voudrais rappeler ici que l’Église est la réunion de ceux qui ont cru en Jésus-Christ et marchent ensemble avec Lui, le rassemblement des croyants du monde entier, vu en format réduit dans le cadre d’une Église locale. Ceux qui ont décidé de refuser toute autre domination, autorité pour accepter l’autorité la domination de Christ sur leur vie. Ceux-là sont mis ensemble par le Saint-Esprit pour former l’Assemblée spirituelle. L’Église, notre Église serait l’Épouse de Christ ! Quel honneur ! Nous dans nos imperfections, dans nos égarements, dans nos divisions, dans nos contradictions, nous serions l’Épouse de Christ ! Entre nous, si un homme avait une Épouse comme l’Église aujourd’hui, peut-être qu’elle s’en serait déjà débarrassée. Peut-être prenons-nous à la légère notre statut d’Épouse de Christ et c’est pourquoi nous banalisons notre relation d’amour avec le Sauveur. Nous voudrions ici repréciser ce que nous sommes, ce que notre Seigneur s’attend à ce que nous soyons afin de redevenir l’Épouse qu’il veut.

 Ce texte est souvent utilisé pour rappeler les devoirs des époux entre eux dans un foyer. Les relations qui doivent exister entre un homme et une femme mariés sont ici comparées, avec un saisissant rapprochement, à la relation entre Christ et son Église. Paul déclare au verset 32 : « Le mariage est certes un grand mystère, mais derrière ces paroles se cache une vérité encore plus profonde : l’union du Christ et de l’Église, dont la réalité humaine n’est que le symbole ». C’est ce mystère que nous allons effleurer aujourd’hui.

L’amour de Christ pour l’Église

 Au verset 23, nous lisons que « … le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur ». Pour mieux faire comprendre le grand amour de Christ pour son Église, l’apôtre va au-delà de la comparaison avec le Corps pour la comparaison avec l’Épouse.

 main-divine-croix-roseC’est Jésus qui fait le premier pas, qui prend l’initiative de nous aimer. Nous étions tous errants, chacun suivait sa propre voie, et l’Eternel a fait retomber sur Christ l’iniquité de nous tous. Parce que nous avons offensé notre Créateur et que nous nous sommes révolté contre lui en décidant de mener notre vie comme nous l’entendions, nous sommes devenus abominables aux yeux de notre Créateur ; exactement comme le regard que nous portons sur toute une jeune fille dévergondée qui, au lieu de se garder pour un mariage adéquat, passe de bars en bars et de bras en bras… Nous étions impurs, indésirables, sales, ignobles à cause de notre péché. Mais aussi, à cause du grand amour dont il nous a aimés, Dieu s’est encore approché de nous dans la personne et l’œuvre de Jésus-Christ afin de nous arracher à notre condition ignoble de prostituée invétérée pour nous mettre sous son toit, sa couverture (CHEF) et nous donner un nom, par amour pour nous. Cet amour de Christ pour l’Église est brossé dans ce texte en trois tableaux majestueux qui vont du passé au présent et à l’avenir.

 Verset 25 : « Christ a aimé l’Église et s’est livrée lui-même pour elle ». Dans le passé, Jésus-Christ a fait la démonstration de son amour pour l’Église en se livrant lui-même pour elle. C’est une allusion à sa mort expiatoire sur la croix. C’est là qu’il paya le prix le plus élevé afin de s’acquérir une Épouse. La dot de sa vie, en fait. Tout comme Eve fut prise du côté d’Adam, l’Église, dans un sens, fut créée à partir du côté blessé du Sauveur. On raconte qu’en Angleterre un jeune homme se baladait avec sa fiancée au bord des rails quand par inadvertance la chaussure de la jeune fille se coinça entre deux fers d’un côté des rails. Elle essaie de le libérer mais se rend compte que non seulement sa chaussure mais aussi son pied était prisonnière des rails. Son chéri tenta de la tirer de là sans succès. Mais bientôt l’anxiété se transforme en peur. Car, c’est alors qu’ils entendent le sifflement d’un train qui venait à vive allure. Il faut faire vite sinon le train risquait d’écraser la demoiselle. Son fiancé la tire maintenant de toutes ses forces : quitte à y laisser une jambe de sa future mariée, mais au minimum lui sauver la vie. Les passants ont désormais la gorge nouée. La scène qu’ils voyaient tout-à-heure comme un petit jeu entre amoureux, ils se rendent rapidement compte qu’elle pouvait se transformer en un drame. Le jeune fiancé tirait de toutes ses forces sa bien-aimée. Les gens se demandent s’il allait y arriver. Il tirait de toutes ses forces sa fiancée jusqu’à ce que le train les écrase tous deux. Son amour pour sa fiancée l’a poussé à le pas l’abandonner à la mort, mais à mourir pour elle. Entre nous et Christ, la différence de cette histoire est que Christ nous a arrachés au danger pour mourir à notre place. Combien d’époux peuvent ici mourir pour leur tendre Épouse ? Tous le disent la main sur le cœur, mais on sait qu’en RDC beaucoup d’époux ont choisi d’abandonner leurs Épouses aux mains des forces rebelles qui les ont violées en série et ont mis les fusils dans leur sexe. J’ai entendu une dame à la télé qui a dit qu’elle ne le pardonnera jamais à son mari. Christ lui s’est comporté en gentleman : il a accepté se sacrifier pour que nous ayons la vie. Mesurons-nous souvent la grandeur de son amour pour nous ?

Présentement, l’amour de Christ pour l’Église se voit dans son œuvre de sanctification. Verset 26 : « afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau… ». Sanctifier a le sens de « mettre à part ». Spirituellement, l’Église est déjà sanctifiée par le sacrifice de Christ à la croix qui a versé son sang pour la racheter. Ainsi, tous ceux qui croient en cette œuvre de salut accomplie par Christ sont déjà mis à part pour Dieu ; c’est la Sainte Église de Dieu. Mais d’un point de vue pratique et quotidien, l’Église est mise à part jour après jour. Elle passe par un processus de préparation morale et spirituelle, le processus de la sanctification. Christ l’opère par sa parole en lavant l’Église par l’eau de la Parole. En termes simples, cela signifie que la vie des croyants est purifiée par l’écoute des Paroles de Christ et par l’obéissance qu’ils leur portent. Jésus dit aux disciples dans Jean 15.3 : « Déjà vous êtes purs, à cause de la Parole que je vous ai annoncée ». Et Il fait le rapport entre la sanctification et la Parole dans sa prière sacerdotale : « Sanctifie-les par ta vérité : ta Parole est la vérité » (Jn 17.17). De même que le sang de Christ purifie une fois pour toutes de la culpabilité et du châtiment du péché, de même la Parole de Dieu purifie continuellement de la souillure et de la pollution du péché. Ce passage enseigne que l’Église est en train d’être lavée maintenant, non littéralement avec de l’eau, mais par l’action de la Parole de Dieu. C’est par la Parole que Christ noue l’Alliance avec son Église ; c’est aussi par la Parole que la relation de Christ avec son Église est entretenue. Les belles paroles de Christ sont celles qui améliorent la vie de l’Église et la rendent meilleure de jour en jour. Les paroles d’amour de Christ sont contenues dans la Bible : quand l’Église les saisit et y obéit, elle est sanctifiée par elles. Mais Jésus n’aime pas l’Église en paroles seulement, mais aussi en action : verset 29 : « Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église ». Christ s’occupe de nous, il pourvoit à nos besoins spirituels et physiques. Il assure sa responsabilité d’époux à pourvoyant à tout ce qui est nécessaire à notre vie, en tant qu’Église. L’homme naît avec l’instinct de prendre soin de son propre corps. Il le nourrit, l’habille et le baigne ; il le protège contre l’inconfort, la douleur et le danger. Le corps ne peut continuer à survivre que grâce à ces soins. Cet intérêt plein de sollicitude n’est qu’un pâle reflet des soins que Christ prend pour son Église.

Dans le passé, l’amour de Christ fut manifesté par l’œuvre de la rédemption. Au présent, il se manifeste par notre sanctification. Dans l’avenir, il sera manifesté par notre glorification. Verset 27 : Lui-même fera paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable. L’Église atteindra alors le sommet de la beauté et de la perfection spirituelle, après lors de l’enlèvement et après.

C’est un amour complet que Christ a manifesté pour l’Église : pour la sauver, la sanctifier et la glorifier. C’est ce grand amour qui fonde aussi l’autorité de Christ sur l’Église comme l’indique le verset 23. Christ est la Couverture pour l’Église, le Protecteur ; c’est là le sens de chef (« chapeau ») qui couvre et protège. Devant ce grand amour, quelle doit être la responsabilité de l’Église, Épouse du Christ ?

La responsabilité de l’Église, Épouse du Christ

 La responsabilité de l’Église face au grand amour que Christ lui a manifesté et lui manifeste chaque jour est triple : soumission, communion, fidélité.

La soumission :

Verset 24 : « Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses ». Si vous interrogez ici les époux, ils vous diront que c’est quand leurs Épouses tentent de passer outre leurs instructions ou de s’opposer à eux dans leurs décisions qu’ils ont le sentiment qu’elles ne veulent pas leur être soumises. Et c’est ainsi avec le Seigneur : c’est la manière dont nous mettons en pratique les paroles de Christ, c’est la valeur que nous leur accordons, l’obéissance que nous y attachons qui démontrera notre soumission à Christ. Chaque croyant et l’Église dans son ensemble doit accepter et demeurer sous l’autorité de Christ. Chaque croyant et l’Église dans son ensemble doit vivre dans une crainte respectueuse du Seigneur, une obéissance intégrale à sa parole. Pour obéir à Christ, encore faudrait-il connaître ses instructions. Quelle valeur accordons-nous à la Parole de Dieu. Au cœur le l’amour, il y a la Parole. Quand on aime, on veut entendre des paroles agréables de la bouche de son époux ou de son Épouse. Avons-nous un tel désir dans notre relation avec Christ ? Quelle est notre fréquence dans la méditation et l’étude de la Parole de Dieu. Quelle est la démonstration de notre amour pour la Parole ? Quel est le degré de notre amour pour la Parole en tant qu’Église ? Nous sommes ici interpelés sur la participation aux programmes d’étude biblique, d’école de dimanche et autres. Mais aussi et surtout sur le culte personnel dans lequel nous méditons la Bible, prions, chantons et vivons quotidiennement la parole de Dieu. Bientôt la Bible Fon sera notre mise sur le marché. Que va l’acheter et la lire ? Ceux qui parlent Fon ? Pas si sûrs ! Combien sont-ils à apprendre à lire et écrire en Fongbé ? Notre soumission au Seigneur se mesure par notre connaissance et notre obéissance à sa Parole, individuellement et collectivement.

La Communion :

En citant au verset 31 Genèse 2.24, l’apôtre Paul évoque l’image de l’union entre l’homme et la femme et par analogie entre Christ et son Église. « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » Ce qui réchauffe les relations entre époux, ce sont les moments d’intimité, de communion qu’ils partagent. Communion des pensées, communion des paroles, communion des corps : c’est un grand facteur d’harmonie dans le couple ; quand les époux se donnent l’un à l’autre et deviennent « une seule chair ». L’apôtre Jean écrit dans 1 Jean 1.6-7 : « Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché ». Le péché nous empêche d’être en communion avec Dieu, comme quand la communion des époux peut être brisée par les fautes de l’un ou de l’autre. En luttant farouchement contre le péché dans notre vie, nous gardons une bonne notre communion avec Dieu. Même si les désirs de la chair font la guerre à notre âme, devrions-nous laisser ces désirs prendre le dessus sur le désir de Christ, notre Epoux ? L’Église doit veiller à ne pas importer le monde en son sein. Au lieu de jouer notre rôle de sel et lumière, nous avons malheureusement tendance à reproduire ce qui se fait dans le monde : style d’habillement, de coiffure, de parole, de vie… Nous devenons ainsi obscurité pour le monde. C’est pourquoi Paul invitera l’Église à sortir du monde : « C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai » (2 Cor 6.17). C’est notre victoire quotidienne sur le péché qui maintien notre communion au Christ et démontre notre détachement de monde, le fait que nous sommes mis à part. Cette deuxième responsabilité appelle une troisième.

La Fidélité :

La fidélité est un élément capital entre époux. Elle suppose un engagement des croyants tout entiers par rapport au Christ entier, dans un attachement exclusif, définitif et sans réserve. Le chrétien véritable, uni au Christ par la foi, demeure en lui. Sans être du monde, il est dans le monde, et reconnaît sa mission d’être envoyé dans le monde par et pour le Seigneur (Jn 17.9-19), afin d’y être sel et lumière. L’idée de la fidélité devient encore plus forte quand on considère que Christ a laissé son Épouse dans le monde pour un voyage d’un moment après lequel il reviendra la chercher. Quelle que soit la tentation de tromper l’époux en son absence, l’Épouse s’efforce de conserver pur son corps et son esprit de tout adultère quand son mari est absent, surtout s’il voyage pour un temps relativement long. Quelqu’un m’a raconté récemment qu’un mari est rentré à la maison et a surpris son Épouse en plein ébats sexuels avec un autre homme. Il est resté là à les regarder un instant et quand ils se sont rendus compte, il leur a simplement demandé de continuer puis s’en est retourné. Si Christ notre Époux rentrait aujourd’hui, à quoi nous trouvera-t-il attachés ? (Chant : Ena wa mon mi do windagbé min). Sommes-nous sûrs de ces paroles d’engagement ? Nous connaissons trop bien la parabole des dix vierges dans Matthieu 25. Le Seigneur Jésus-Christ, l’Époux de l’Église, reviendra à l’improviste. Serons-nous parmi les 5 vierges folles dont la vie était dépourvue de l’huile de la présence du Saint-Esprit ? Ou serons-nous comme les 5 autres, sages, qui vigilantes ont maintenu la flamme de leur foi allumée ? Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur notre terre ? (Luc 18.8). Sommes-nous plus forts que lui ? » (1 Corinthiens 10.22). La Bible dit que « c’est avec jalousie que Dieu chérit l’esprit qu’il a fait habiter en nous. » (Jacques 4.5). Alors, comme le demanderait Paul aux Corinthiens « voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? ». En croyant en Jésus et en sa parole, nous avons fait alliance avec lui. Dans cette alliance, il promet de nous sauver et nous de le servir. L’amour du monde est un adultère dans ce sens aux yeux de Dieu (Ja 4.4). « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2.15-17).

Conclusion

L’Église est l’Épouse de Christ qu’il s’est acquise à un grand prix : le prix de sa propre vie. Après avoir ainsi manifesté un si grand amour, Christ s’attend à ce que l’Église lui soit soumise, attachée et fidèle. Christ a rempli parfaitement sa part ; et nous pourrons-nous remplir la nôtre ? Que la femme soit soumise à son mari comme l’Église l’est à Christ, et que le mari aime sa femme comme Christ aime l’Église. C’est une condition indispensable pour un mariage heureux et réussi. Cette analogie entre l’Église et une Épouse enseigne une vérité quant à la position de l’Église. L’Église qui désobéit au Seigneur est comme une femme infidèle qui commet adultère. Que ce ne soit pas le cas de notre Église !

Josué Sossou

ÉGLISE BAPTISTE DE ZOGBO, Prédication du 13.10.2013